samedi 24 novembre 2007

Bac pro trois ans :un cheval de Troie dans le lycée professionnel

 

L’éducation nationale a décidément bonne mémoire et sait rester fidèle à elle même dés qu’il s’agit de démolir le lycée professionnel et de récupérer a pleines mains des postes de Professeur de LYCEE PROFESSIONNEL  ;

Le bac pro en trois ans, en rupture avec toute légalité, invention de l’UIMM pour contourner le BEP que cette structure patronale n’a jamais reconnu et qui constitue un passage obligé pour préparer un BAC PRO en deux ans, avait fait l’objet d'un accord patronat –LANG

Grace à l’entremise diligente de son directeur de cabinet de l’époque ,M Forestier.

Il s’était dit alors très fort dans les sphères informées que celui ci avait troqué le bac pro 3 contre une position plus compréhensive de l’UIMM sur l’évolution des BTS

La justice n’avait pas apprécié et avait rappelé fermement que la mise en place des bacs pro 3 requérait la modification du décret de création du bac pro.

C’est encore la situation d’aujourd’hui.

Cela n'empêchepas  le ministre actuel, politiquement opposé à M LANG, de ne faire pas dans la dentelle

Il demande  aux académies de transformer 50%la filière BEP BAC PRO en BAC PRO 3 .

PAS moins!

Esprit ouvert,,il y ajoute de surplus que les profs et leurs inspecteurs n’ont qu’à se faire leur programme de première année en triturant à leur convenance celui du BEP première année.

On n’est même plus dans les programmes territoriaux chers aux partisans d 'une régionalisation de l’éducation mais quasiment dans des programmes de bassin !

Mais il est vrai aussi que M DARCOS est engagé dans une politique de réduction drastique du nombre de fonctionnaires et qu’il est à la tête d’un ministére poids lourd de la fonction publique.

 

Il lui faut donc donner des gages et offrir à l’Etat dans les années à venir plus qu’une simple obole en matière de suppression d’emploi d’enseignants dans le second degré ?.

De ce point de vue l’opportunité d’une ouverture massive demain de bac pro en trois ans en apprentissage est une aubaine matérielle et idéologique qui permettra de dégager l’ETAT de ses engagements au-delà de la scolarité obligatoire et de le replier  sur des missions resserrées .

Qui pourrait penser que l’enseignement professionnel pourrait en faire partie alors qu'un certain  patronat réve si gentiment de s'en charger?

L’offensive est conduite à la hussarde .

le respect de la demande de la justice ,s'il fallait s'y tenirne serait en effet pas une petite affaire.

Pas une petite affaire en effet puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de transformer un diplôme de « spécialisation «  post BEP en première qualification.

On en mesure les enjeux pour les conventions collectives et les salaires des jeunes diplômés… ;pas de quoi faire courir les confédérations syndicales !

On en mesure les enjeux éducatifs :la mort du BEP dés lors qu’il recrutera les mêmes élèves au même niveau  que le bac pro en trois ans;

Avec dans la foulée celle du bac pro 2.

Pas de quoi faire courir les syndicats de l’éducation qui entendent rester digne de cette appellation !

Pas de quoi faire courir les enseignants auxquels on a déjà servi naguère le cap2 et le BEPcontre le CAP 3 avec à la clé la suppression de l’orientation en 5°et la disparition ultérieure de prés de 200000 élèves de l’enseignement professionnel !

Pas de quoi faire courir les PLP qui vont voir disparaître en quelques années un quart des effectifs du lycée professionnel et une proportion similaire de postes .

Parce qu’enfin il faudrait être singulièrement naïf pour croire qu’il s’agit d’ envoyer vers le LP de « meilleurs » élèves (mais ou les pendrait-on ?,) ,tout en maintenant en parallèle les filières paralléles du BEP et du Bac PRO 2.

Il faudrait être singulièrement naïf pour ne pas voir que le BEP 3 s’approvisionnant sur les viviers des BEP correspondants,il suffira donc au plus de trois années pour que la filière correspondante BEP + bac pro disparaisse ..

Que restera t’il alors du lycée professionnel recentré sur un seul diplôme ?

Des sections d’orientation marginalisées du lycée unique ?

L’enjeu est donc essentiel .

Il appelle le combat syndical sans ambiguïté ,tergiversation ou faiblesse

Dés l’origine le SNETAA s’était honoré d’être au cœur de l'action

Il en avait été l’instigateur ,le moteur et le fer de lance

Aujourd’hui le Bac  Pro trois ans est de retour en force !

S’y coller C’est le boulot de l’ organisation syndicale majoritaire. le SNETAA .

Les personnels l’ont mandatée pour préserver le LP et sa spécificité et défendre les emplois du personnel

Si tel n’est pas le cas, ce n’est pasl es organisations qui manquent pour acceuillir leurs voix!

Préoccupé ,on peut être exclu par une direction et n’en être pas moins SNETAA d’esprit et d’attachement, je me suis enquis de ce que proposait ce syndicat qui aspire encore à faire référence:le SNETAA ?

Visite au site :

Bilan de la moisson :

-une résolution du CN du 23 octobre ; c’est bien, nn peu ancien mais cela ne fait pas l’action pour l’appliquer .

une circulaire EP n° 362 du 21 novembre, rédigée manifestement sans grand enthousiasme et dotée d un vague plan d’action très feutré : allez voir votre chef d’établissement ,faites de l’information ;….messieurs les secrétaires académiques voyez les rectorats, les régions, vos députés…

Rien de bien sérieux et de bien épais avec la garantie d’une stérilité de résultats pendant au mois trois mois…..juste le temps nécessaire à l’administration pour décider, sans contraintes, des ouvertures de BAC PRO trois ans et des suppressions de BEP et de postes pour la rentrée 2008 !

On ne dirait pas que prés d’un poste sur quatre va disparaître en LEP à très court terme.

Et un constat simple ; aucune action nationale !

Comme si face à un problème difficile, le national du SNETAA s’était sciemment débarrassé sur les académies et les adhérents de ses responsabilités et des exigences d’une action (mais surtout de son échec éventuel !)

Mais alors, qu’est devenu mon SNETAA national d’antan ?

Un fantôme ?

Cheminement syndical faisant, j’ai rencontré le SNUEP FSU

/Il m’a fait part de son appel à la mobilisation et à l’unité.

Le ton est plus ferme mis il n’y a….pour autant toujours pas d’action

J ‘ai enfin croisé la CGT ; elle m’a confié que « les décisions de l’administration ….exposées dans les conseils d’administration des EPLE, suscitent l’inquiétude des personnels qui de plus en plus nombreux se mobilisent pour exprimer leur désaccord »

« L’unsen cgt mettra tout en œuvre, m’a t-elle dit , pour que la mobilisation des personnels impose l’abandon de la généralisation des bacs pros trois ans »

Tout cela est bien, mais passés ces aimables hors d’œuvre verbaux ,comment mobilise t-on de façon significative, lisible, visible, et efficace ?

Et si le snetaa national ,suspect d’avoir chaussé ses charentaises reprenait sa place de syndicat majoritaire des LP et proposait aux autres organisations syndicales la perspective d’un combat unitaire ?