dimanche 4 novembre 2007

20 novembre :une opportunité et un devoir pour défendre nos salaires

Sept des huit fédérations de fonctionnaires (CGT , CFDT , FO , FSU, UNSA, Solidaires, CFTC) présentes à la table de la conférence sur le pouvoir d’achat ouverte par le gouvernement le 8 octobre ont lancé le 22 octobre un appel à la grève pour le 20 novembre ,jour du vote du budget à l’assemblée nationale . Elles ont confirmé leur position en quittant le 26 octobre la réunion tenue avec Eric Woerth ministre du budget. La fédération EIL, non invitée, a considéré que « face aux menaces qui pèsent sur les intérêts de tous les salariés, l’unité la plus large doit être réalisée lors de la grève du 20 novembre 2007 » C’est une position de fonds lucide et responsable. Pourtant le principal syndicat de la fédération, le SNETAA, ne semble pas à ce jour, vouloir la relayer avec diligence. L’appel à la grève le 20 novembre ne fait en effet recette ni dans ses publications écrites ,ou diffusées sur Internet, ni dans les compte rendus publics des travaux de son conseil national du 23 octobre. Mais il n’est bien sûr jamais trop tard pour bien faire, même si on récolte toujours les fruits des mobilisations devant lesquelles on se dérobe . On notera également que cinq fédérations de l’Education :FAEN , FERC-CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education ont également appelé à la grève le 20 novembre pour « dénoncer la politique gouvernementale de suppression de 11200postes « Le Snetaa côtoie donc dans un silence entretenu les seuls SNALC et CGC. Pour ces deux dernières forces syndicales on peut aisément mesurer leurs hésitations . Mais qu’en est-il pour mon syndicat de préférence ? Chercherait-il à complaire ? A moins qu’il ne s’agisse, volontairement et de façon singulière, de s’effacer derrière sa fédération ? Parce qu’enfin la situation semble sans équivoque ! Notons tout d’abord que le gouvernement refuse toujours d’ouvrir la négociation salariale ,alors que les fonctionnaires et agents publics n’ont bénéficié d’aucune augmentation du point d’indice pour 2007 Ce faisant, le gouvernement s’attaque de plus, frontalement et délibérément, à deux réalités majeures pour les fonctionnaires : la suppression massive de l’emploi public ,le blocage des salaires pour fonder le maintien , au mieux, du pouvoir d’achat sur le développement indemnitaire Pour la FSU « les mesures proposées par le ministre sont dérisoires. Elles consacrent clairement une réponse négative à nos demandes de négociation et une nouvelle perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires" Le ministre s’était pourtant engagé en septembre à«regarder si concrètement des mesures pouvaient être prises pour améliorer le pouvoir d’achat des fonctionnaires d’ici à la fin de l’année Dans sa présentation à la presse le 8 octobre, le gouvernement avait déjà placé la barre très haut; « Travailler plus pour gagner plus est une revendicaton au cœur de .la revalorisation du pouvoir d’achat qui concerne tous les français. Elle est au cœur de la rénovation de la fonction publique,ce qui suppose de redéfinir ,par le dialogue et la négociation ,les rôles respectifs du point d’indice, de l’avancement, de la grille, et de la part indemnitaire». Dés le 08 octobre, on était donc loin de l’examen de la seule mesure salariale réellement juste et prioritaire :la revalorisation du point d’indice. Les 4 propositions que le gouvernement a fait le 26 avril sont spécieuses, marginales et squelettiques Acte1 « les agents stagnant au sommet de leur grade et qui ne bénéficient plus de l’avancement automatique de la grille indiciaire vont bénéficier d’une indemnité dite « de sommet de grade ». L’avancement automatique à l’ancienneté représente de l’ordre de 50 % de l’évolution moyenne de la fiche de paie des fonctionnaires » . Il est vrai qu’avec la hors classe nous savons aussi comment on remplace un avancement automatique pour lui substituer un « mérite » ou des « performances »gérées au fil des choix et des aléas budgétaires et au bon vouloir des hiérarques ! C‘est une « modernisation » que les personnels ont hautement apprécié et dont ils connaissent les effets positifs sur leur feuille de paie ! A défaut de prendre rang , ils savent aussi ce que revêt désormais dans le choix des gouvernants la locution « être éligible à » ! Plus il y a d'éligibles, moins il y a d'élus! En plus les fonctionnaires au 11échelon ne font pas légion . Le gouvernement est assuré du succès d’une telle mesure pour motiver les jeunes enseignants de catégorie A qui débutent en tutoyant le SMIC et dont les fins de mois sont assurés par leurs familles.. Acte2 Les agents, et plus spécifiquement les cadres, qui ne pouvaient pas bénéficier de l’effet « travailler plus pour gagner plus », vont pouvoir monétiser jusqu’à 4 jours de RTT. Il est proposé aux agents possesseurs d’un Compte épargne temps d’obtenir, sur une base volontaire, le paiement jusqu’à 4 jours de RTT. Leur demande doit être déposée auprès de leur gestionnaire d’ici la mi-novembre pour un paiement en décembre ou d’ici la mi-décembre au plus tard pour un paiement en janvier. Moins de repos plus d’argent, ce n’est pas vraiment une tasse de Thé de revalorisation ! à fortiori pour la très grande masse des fonctionnaires non concernés. Acte3 "Les agents de catégorie B au-dessus de l’indice brut 380 qui ne pouvaient pas jusqu’à présent bénéficier de la loi TEPA, pourront aussi accomplir des heures supplémentaires exonérées des charges sociales et fiscales. Au sein de l’État, près de 200 000 personnes non cadres pourront désormais effectuer des heures supplémentaires majorées de 13,76 % (exonérations ). Ces agents pourront cumuler leurs heures supplémentaires et leur Indemnité forfaitaire de travail supplémentaire (IFTS)" Acte4" Les heures supplémentaires non payées et non récupérées au sein de la fonction publique hospitalière feront l’objet d’un premier paiement, sur une base volontaire, à hauteur de 30 % grâce à une enveloppe spécifique de 130 M €." Au bilan :une seule mesure pour les enseignants , une indemnité pour les agents en sommet de grade depuis 5 ans de l’ordre de 700€ annuels a laquelle serait éligible à peine 10000 fonctionnaires d’état de catégorieA Un syndicaliste en charge des intérêts des salariés ,et mandaté par eux pour les défendre, peut-il avoir un doute sur la nécessité de réagir devant le vide des propositions salariales gouvernementales ? Faire grève le 20 novembre est donc une opportunité unitaire et un devoir pour chaque fonctionnaire et agent public. Les retraités, auxquels le gouvernement propose de lui rendre en 2008 0,5%de « trop perçu » sur leur pension, seront à l’évidence solidaires et à leur coté .

Agamemnon