lundi 7 avril 2008

le statut de la fonction publique sous les fourches caudines du libéralisme et de la récession.

lu   sur :http://www.lagazettedescommunes.com/actualite_une/27843/fonction_publique/service_public_2012_syndicats_hostiles_propositions_livre_blanc.htm

Fonction publique - 03/04/2008
Service public 2012. Les syndicats hostiles aux propositions du livre blanc

Jean-Ludovic Silicani, a présenté aux syndicats et associations d'élus les principales mesures du livre blanc sur la fonction publique. Interview de Brigitte Jumel, secrétaire général de l’UFFA – CFDT et de Gérard Noguès, secrétaire général de FO- fonctionnaires.
Individualisation de la rémunération, fusion des corps en sept grandes filières, contractualisation accrue… Les axes de réformes décrits dans ce rapport ne suscitent pas l’adhésion des représentants du personnel, qui redoutent une atteinte aux principes fondateurs du statut de la fonction publique.
Point d’orgue de l’opération "Service public 2012", lancée à l’automne dernier, le livre blanc sur les valeurs, les missions et métiers de la fonction publique est désormais connu dans ses grandes lignes. Jean-Ludovic Silicani, conseiller d’Etat, a lui-même présenté les principales propositions aux membres de la commission permanente mise sur pied dans le cadre de cette opération. Sans les convaincre.
A des degrés divers, les syndicats de fonctionnaires affichent leur hostilité à ces mesures, rappelant qu’elles accompagneront la baisse des effectifs d’agents publics. « Etant en désaccord avec le diagnostic, nous sommes naturellement en désaccord avec les préconisations », résume Brigitte Jumel (CFDT).
« C’est tout simplement le statut que l’on veut exploser », considère Gérard Noguès (FO). Le livre blanc entend clairement rapprocher la fonction publique française d’une fonction publique de métier, conformément aux déclarations présidentielles et gouvernementales. Pour cela, il préconise pêle-mêle une fusion des quelque 500 corps actuels en sept grandes filières.
Une individualisation accrue de la rémunération prenant en compte le grade, mais aussi la fonction exercée et la valeur professionnelle de l’agent ne trouve grâce qu’aux yeux d’un nombre minoritaire d’organisations. A l’instar de la CFTC, qui précise aussitôt que « tout dépendra de la part que prendra la valeur professionnelle au sein de la rémunération ». Seule la professionnalisation accrue des concours semble faire consensus. « A condition toutefois que le concours demeure la voie de recrutement des fonctionnaires », font valoir les syndicats.
En filigrane, tous semblent craindre que les principes fondateurs du statut de la fonction publique, créés pour garantir aux agents une indépendance par rapport aux élus, et assurer aux usagers une égalité de traitement soient finalement mis à mal.