samedi 13 janvier 2007

Orientation : le nez contre la vitre

1 On sait aujourd’hui que le vote d’orientation proposé au syndicat n’a plus grand sens démocratique. Il a pour objet, par le biais de la pérennisation recherchée d’un système à tendance unique, de faire fonctionner les statuts à l’encontre de leur sens premier. En lieu et place de la confrontation démocratique, projet contre projet, au scrutin de liste prévue par nos statuts , on se voit proposer de ratifier un système, à régime unique, dans lequel le secrétaire général choisit tous les membres des instances .et dispose du pouvoir de les remplacer à sa convenance Ceux ci sont priés, en retour de lui rendre pendant l’exercice du mandat le privilège de représentation qu’il leur a consenti.. Tout manquement dans la célébration du tenant du pouvoir n’est évidemment suivi par aucun autre . L’adhérent, consulté tous les trois ans, n’a pas voix au chapitre . Il se voit ensuite proposer une ratification sans quorum électoral . Traduction :que vous votiez ou pas,, que vous refusiez de voter ou que vous vous absteniez, tout l’appareil syndical au fond s’en fout ! Le seul problème est que le oui l’emporte. Mais peut-il en être autrement ? Mais peut-il y avoir un non majoritaire en sachant qu’une telle configuration conduit ,par le vide à la disparition du syndicat dont on est adhérent ? Voter non c’est donc être un mauvais syndiqué Chacun peut se faire son jugement sur une telle alternative en prenant en compte l’importance de la pression mentale qu’appelle un choix du non ! La perversité de ce système, en fonctionnement syndical ordinaire, , en regard des fondements mêmes de la démocratie, est connue de tous les responsables. Force doit être cependant ,et pour autant, de constater que le texte d’orientation n’a rien à dire sur ce sujet considérable pour la vie interne et qu’il ne formule , par choix conscient, aucune proposition pour le réformer. Il apparaît alors en pleine lumière que la direction actuelle d’Autrement, omnipotente pour faire évoluer sans risque le syndicat, s’en satisfait pleinement ! Pourquoi en effet prendre le risque de scier la branche de pouvoir sur laquelle elle est assise ,alors qu’un semblant de consultation lui fournit l’aval et la caution démocratique nécessaire à son existence et à son image. Autant dire dans ces conditions que le paragraphe du texte d’orientation sur la démocratie, dont on pourrait par ailleurs fortement nuancer les affirmations, est totalement privé de sens. 2 s’il est bien une mission que le texte d’orientation n’assume pas c’est bien celle d’éclairer le chemin syndical. On y trouve de long développement sur la loi d’orientation des lois de finances , les intentions associées du gouvernement et les risques auxquels de telles orientations exposent les fonctionnaires, On peut prendre connaissance d’une offensive contre le mérite et les conséquences de l’autonomie des établissements. Il s’agit de « resucées »largement empruntées à mes propres écrits passés. Il y a donc rien de bien nouveau, si ce n’est le style rhétorique, dans ces domaines de la vie syndicale. Mais , on y trouve des concepts qui peuvent laisser songeur par exemple; celui de la dimension d’ « expertise des enseignants » ou celui de « pacte fédéral », qu’ a permis naguère, rappelons le notre exclusion de la FEN puis de la FSU…. Le rappel attendu de notre attachement à EIL aurait mérité pour garantir la crédibilité politique de l’affirmation un développement sur le sens , les valeurs et l’action qu’EIL a selon nous, mission de promouvoir. Mais le principal c’est l’absence de toute vision perspective sur l’évolution matérielle du corps des PLP et de nos attributions : , éducation ou formation ?,monovalence, bivalence ou polyvalence ?,35 Heures Ségoléne ?… ; Rien sur l’action et les conditions de l’unité… Rien sur les revendications publiques… ; 3 C’est donc un texte sans panache réel . On sort de sa lecture avec le sentiment d’avoir le nez contre la vitre.