dimanche 14 janvier 2007

L'heritage et son contraire.....par ARGOS ...; La marche vers l'autocratie

« La marche vers l'autocratie : la confiscation de la pensée collective »

 

 

 

De la même façon que nul ne saurait hériter de lui-même, un syndicat ne saurait assumer la gestion défaillante d'un héritage transmis par la légitimité syndicale à une équipe en charge des affaires courantes, comme on dit, dès lors qu'il ne reste plus que les affaires courantes à régler.

 

Et s'il n'y a d'hommes que d'hommes, les hommes en position de transmission ne sauraient faire autrement que s'appuyer sur la crédibilité au long cours des constituants de la nouvelle équipe en fonction.

 

Il en va de l'essence même de la légitimité démocratique.

 

Il en va de la pérennité des usages du syndicalisme, telle que l'entend l'indépendance syndicale, au nom d'une certaine idée que chacun est encore en droit de se faire de l'indépendance syndicale dans un absolu de pensée sans entraves.

 

Une équipe en situation d'accepter les commandes reçues d'un héritage - à plus forte raison s'il s'agit d'un héritage syndical - les accepte en toute connaissance de cause et s'y tient contre vents et marées.

 

Mais il va de soi que ladite équipe assume en même temps la mission d'en faire évoluer la pensée de manière cohérente, et, surtout de siéger sur la base des clauses historiques acceptées en conscience, dès lors où elle a fait siennes l'évolution des lignes directrices du courant de pensée majoritaire en l'espèce.

 

Car le travail sur la pensée du syndicat ; les avancées en matière de stratégie et de politique générale ; les plates-formes négociées, à la virgule près, à l'occasion de telle ou telle échéance électorale en préparation ; bref, le vrai travail de fond d'une authentique Direction nationale syndicale, ne saurait souffrir d'une rupture dans la continuité, au seul motif qu'un individu lambda (assisté ou pas dans ses démarches par un micro-collectif consentant, puisque ne disant mot) se serait pensé, un jour, au-dessus des contingences collégiales, du simple fait de propensions personnelles à développer un éventuel potentiel d'autosatisfaction en roue libre.

 

Un potentiel lui-même agrémenté, du point de vue de la parade et du décorum, de tous les ressorts de l'autocratie en marche vers l'auto confirmation d'elle-même et de ses séides à la traîne.

 

Dans l'absolu, et soumis à ce type de décrochage ostentatoire, l'appareil d'un syndicat en phase avec lui-même, ne tarderait à générer ses propres anticorps, pressé de faire barrage à un tel accès de déviationnisme à libération progressive et définitive avec le temps.

 

Un déviationnisme souvent personnifié, dans un tel cas de figure, sous les malheureux oripeaux de l'Auguste roi par excellence, comme c'est toujours le cas, dès lors qu'il s'agit d'exprimer les stigmates de la décadence en évolution régulière et partagée par les témoins muets et consentants d'un Mal aux pieds d'argile ; mais un mal vis-à-vis duquel chacun se garderait bien de ne rien faire, probablement motivé par des raisons liberticides et insensées sur le long terme.

 

Autant dire qu'il serait ici question d'une « dévolution » volontairement consentie - même si difficilement envisageable avec le recul de la pensée - de la part d'une organisation syndicale structurée et vigilante du témoignage qu'elle laissera sur le plan de la postérité dialectique en l'essence.

 

Tant il est vrai que, dans la mémoire collective des hommes et de leurs divertissements, les Auguste roi se sont partagés, pour les uns, l'héritage des empires, et, pour les autres, la sciure volatile sous les barnums.

 

Ce qui n'est tout de même pas la même chose au bout du compte

 

ARGOS