jeudi 11 janvier 2007

« La passation des responsabilités : un exercice démocratique sans filet »

Dans la vie d’une organisation syndicale, il est naturel de voir s’ouvrir des périodes de transfert des compétences entre les hommes. C’est la loi du temps qui passe et qui s’exerce à intervalles réguliers sur les uns et sur les autres. Dans une organisation dûment installée dans l’espace démocratique, il n’est pas concevable de considérer cette transition, autrement que sous son appréhension la plus formelle : celle du pur transfert d’une légitimité de l’appareil à lui-même, faisant appel à des hommes supposés de conviction pour en assurer les modalités prorogatives et donc politiques. Or, sachant que ce transfert s’effectue via l’héritage de la pensée collective, il s’effectue forcément dans l’attente évaluative, à l’heure du bilan aux taquets, impliquant les « successeurs », sur leur gestion des mandats collectifs, respectés ou pervertis, voire détournés de leur lettre originelle, elle-même pourtant clairement définie en bonne et due forme par l’héritage en lui-même. Rien n’est figé dans le marbre, a priori, dans une succession syndicale ; et certainement pas l’affiliation anticipée du bilan hypothétique des entrants sur le bilan effectif des partants, dans le sens du transfert normalisé des investitures dans les formes. Par la force des choses, une équipe sur le départ transmet toujours l’héritage syndical sur le principe de la confiance obligée - une confiance qu’elle se doit à elle-même et à ses mandants, au titre de l’appareil qu’elle a servi dans l’affermissement linéaire de ses mandats. Aussi cette pensée collective est-elle constitutive de la mandature à l’essai, accordée à l’équipe de substitution par l’expression militante en général, mais sous le couvert d’un cahier des charges à produire à l’arrivée. Encore faut-il, ici encore, que lesdits chapitres du cahier soient abondés ou pas, dans les règles de l’art, par la nouvelle équipe et les qualités qui lui sont propres, en toute logique intellectuelle, humaine et sémantique. Des chapitres proprement identifiables au regard de la Structure dans son ensemble et du point de vue incontournable de sa cohérence politique. ARGOS