mercredi 18 février 2009

Les enjeux du sommet social de mercredi (texte presse 20 minutes). ENSEMBLES le 19 MARS

.http://www.20minutes.fr/article/302048/crise-financiere-Les-enjeux-du-sommet-social-de-mercredi.php

DECRYPTAGE - 20minutes.fr fait le point sur les pistes de l'Elysée et les attentes des syndicats, sur fond de vives tensions sociales...

Qui sera présent?
"Seuls cinq syndicats ont été conviés (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC), la FSU, l'Unsa, et Sud n'étant pas légalement représentatifs. Le patronat sera aussi de la partie (Medef, CGPME, UPA);...."

, Le contexte
"Nicolas Sarkozy va tenter de répondre aux nombreuses voix qui s'élèvent pour demander une relance par la consommation et le pouvoir d'achat, sans toutefois donner l'impression de changer de cap. Depuis le 5 février, les conflits sociaux autour des réformes à l'université et de la vie chère en Guadeloupe ont pris de l'ampleur. Les chiffres du chômage explosent et des plans sociaux sont annoncés en cascade. La crise est bien là et une nouvelle journée de revendication est déjà au programme le 19 mars prochain, pour maintenir la pression sur le gouvernement et l'Elysée. Le Président, dont la cote de popularité est en chute libre, n'a pas le droit à l'erreur.
Les pistes
Le Président a donc mis sur la table des négociations un certain nombre de mesures sociales destinées aux premières victimes de la crise, selon lui: les jeunes et le bas des classes moyennes. Objectif: «introduire dans le système plus de justice», après les critiques sur le paquet fiscal en faveur des plus riches et sur les aides accordées aux banques et aux constructeurs automobiles. Signe de cette «justice», la totalité des intérêts perçus par l'Etat dans le cadre des prêts aux banques en difficulté (1,4 milliard d'euros) seront réinvestis dans ces mesures sociales.
Parmi les pistes évoquées, figurent des mesures fiscales: la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu (IR) ou du deuxième tiers provisionnel. La deuxième option, moins avantageuse pour les 2,1 millions bénéficiaires mais moins coûteuse pour l’Etat, est défendue par Bercy et par les députés de la majorité. (>> à lire, l'interview de Vincent Drezet, porte-parole du Syndical national unifié des impôts)
Mais Nicolas Sarkozy pourrait préférer une «augmentation des allocations familiales», et «pour les personnes âgées qui vivent seules ou les mères de famille seules» un «chèque emploi-service payé par l'Etat».
D’autres mesures fortes sont attendues sur le front de l'emploi. Une nouvelle augmentation du montant d'indemnisation du chômage partiel (60% du salaire brut) est envisagée pour inciter les entreprises à conserver leurs salariés. Quant aux chômeurs, une prime de 200 à 300 euros est envisagée pour les jeunes n’ayant pas encore l’âge du RMI (25 ans) ou pour les salariés n’ayant pas assez cotisé (quatre mois) pour toucher des allocations.
Toujours dans le sens d'une réduction des inégalités, Nicolas Sarkozy a prôné une réflexion sur un meilleur «partage du profit» entre les salariés et les actionnaires, se disant favorable à la règle des trois tiers: un tiers des bénéfices aux salariés, un tiers aux actionnaires et un tiers réinvestis dans l'entreprise.
Les attentes des syndicats
Plusieurs organisations, dont la CFDT, la CGT et FO demandent une revalorisation du smic, l'abandon de certaines dispositions de la loi «paquet fiscal», comme les heures supplémentaires défiscalisées, et l’arrêt du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Les syndicats ne se font toutefois guère d'illusions. Au vu de ses contacts avec l’Elysée et le gouvernement, Jean-Claude Mailly (FO) ne s’attend à «aucune réponse sur tout ce qui tourne autour du pouvoir d'achat». Toutefois, selon le quotidien «Les Echos», le Président pourrait avancer du 1er juillet au 1er avril la traditionnelle revalorisation annuelle du smic. Par ailleurs, la ministre de l’Economie Christine Lagarde a jugé «intéressante» l'idée de François Chérèque (CFDT) de créer «un fonds d'investissement social» permettant aux salariés privés d'emploi de se former en échange d'un revenu. Mais elle n’a formulé aucune proposition pour assurer son financement, chiffré à 5 à 6 milliards d’euros par la CFDT. Sans surprise, puisque Bercy reconnaît désormais que le déficit public «dépassera forcément 4,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2009», loin des 3 % autorisés par Bruxelles.
Le rendez-vous du 18 février n'est qu'une étape. Toutes ces propositions doivent aboutir à «des décisions» mais aussi à des «processus de négociation», a rappelé Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy. Certains risquent bien de durer plusieurs mois"

Catherine Fournier et Angeline Benoît

La force de l'unité (ndlr)

Déclaration commune

Propositions et revendications des organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA

lundi 5 janvier 2009

La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement une grande partie des salariés dans leurs emplois et leurs revenus. Alors qu’ils n’en sont en rien responsables, les salariés, demandeurs d’emploi et retraités, sont les premières victimes de cette crise. Elle menace l’avenir des jeunes, met à mal la cohésion sociale et les solidarités ; elle accroît les inégalités et les risques de précarité.

Les seules lois du marché ne peuvent régler tous les problèmes.

Face à cette situation et considérant qu’il est de leur responsabilité d’agir en commun, en particulier lors de la journée du 29 janvier, pour obtenir des mesures favorables aux salariés, les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA ont décidé d’interpeller les entreprises, le patronat et l’Etat.

Surmonter la crise implique des mesures urgentes en faveur de l’emploi, des rémunérations et des politiques publiques intégrées dans une politique de relance économique.

1 – Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique

De nombreuses entreprises mettent la pression sur les sous-traitants et fournisseurs faisant supporter à leurs salariés blocages de rémunérations et pertes d’emplois. Par ailleurs, des salariés sont contraints à des durées du travail élevées, tandis que les salariés temporaires, en intérim ou en CDD, sont les premiers à faire les frais des baisses d’activité. Des entreprises utilisent la crise pour opérer des restructurations tout en maintenant la rémunération de leurs actionnaires.

C’est intolérable et inadmissible.

Les entreprises confrontées aux baisses d’activité utilisent des mesures de sauvegarde d’emplois comme le chômage partiel, les jours de RTT ou de congés… Toutes ces mesures doivent être négociées dans l’objectif de préserver l’emploi et les salaires. Les aides publiques doivent aussi y être conditionnées. Les entreprises doivent améliorer l’indemnisation du chômage partiel et tous les salariés doivent pouvoir en bénéficier. Ces périodes de baisse d’activité doivent être utilisées pour développer la formation professionnelle et renforcer les compétences des salariés.

Dans toutes les entreprises, quelle que soit leur situation, c’est notamment en investissant dans la formation et le travail qualifiant et en réduisant la précarité que la performance sera assurée.

Dans la fonction et les entreprises publiques, il est indispensable de répondre aux besoins de notre société et de la population et de leur attribuer les moyens nécessaires. Dès 2009, le gouvernement doit renoncer aux 30.000 suppressions de postes. Il faut abandonner une politique aveugle de suppression d’emplois et penser autrement l’évolution des services publics dont la qualité et l’emploi constituent une question centrale.

La situation des salariés précaires du public appelle des mesures de justice sociale.

2 – Politiques salariales : améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités

Les exigences des actionnaires ont conduit, dans beaucoup d’entreprises, à l’accroissement des inégalités. Elles se sont aussi traduites par une redistribution des richesses privilégiant le versement de dividendes au détriment des salaires et de l’investissement.

Dans les branches, les entreprises, les fonctions publiques, les négociations salariales doivent assurer au moins un maintien du pouvoir d’achat et une réduction des inégalités.

Les allégements de cotisations sociales doivent être conditionnés à la conclusion d’accords salariaux

3- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat.

Il est de la responsabilité de l’Etat et de l’Union Européenne de décider de politiques d’interventions publiques coordonnée favorisant une relance économique. Celles-ci doivent viser à la fois :

§ Une relance par la consommation en améliorant le pouvoir d’achat, en priorité des revenus les plus modestes parmi lesquels de nombreux salariés, demandeurs d’emploi, retraités et bénéficiaires de minima sociaux.

§ Une politique de développement de logement social à la hauteur de l’urgence, un encadrement des loyers et un accès au crédit dans des conditions excluant les taux usuraires.

§ Une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre collectif et solidaire

§ Des investissements ciblés, en particulier en matière d’infrastructures, d’équipements publics et de services publics, en favorisant la recherche, le développement, l’éducation et la formation.

Les investissements publics et privés doivent notamment être orientés en faveur d’une économie du développement durable mettant en œuvre les principes adoptés au Grenelle de l’Environnement.

§ Toute aide accordée à une entreprise doit être ciblée et faire l’objet de contreparties. Elle doit être conditionnée à des exigences sociales, en particulier en matière d’emploi. Elle doit faire l’objet d’une information et d’un avis préalable des élus représentant les salariés. Dans le cas spécifique du secteur bancaire, l’utilisation des aides publiques doit donner lieu à un contrôle direct par l’Etat.

4 – Préserver et améliorer les garanties collectives

Les conditions de vie et de travail pour les salariés des secteurs privé et public, passent par l’amélioration du cadre collectif. C’est pourquoi il faut :

- abroger les dispositifs légaux qui ont conduit à remettre en cause la réduction du temps de travail
- retirer la proposition de loi sur le travail du dimanche.
- respecter le dialogue social sur tous les projets et propositions de loi qui touchent à la réglementation du travail.
- face à la révision générale des politiques publiques (RGPP), mettre en oeuvre des réformes porteuses de progrès social

5 – Réglementer la sphère financière internationale

Cette réglementation doit mettre un terme à la spéculation, aux paradis fiscaux, à l’opacité du système financier international et encadrer les mouvements de capitaux. L’Union européenne doit être au premier plan pour l’exiger.

Il faut aussi imposer le respect des droits fondamentaux et sociaux et des normes internationales de l’OIT dans tous les échanges internationaux. L’aide publique au développement doit être maintenue et améliorée. C’est ce que demande le mouvement syndical international

Le 5 janvier 2009

Réaffirmer l'unité,sans état d' âme,  le 19 MARS

19 mars

Nouvelle mobilisation unitaire après le "sommet social"

Les huit confédérations, CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa et Solidaires, qui avaient appelé à la journée d’action du 29 janvier ont arrêté lundi 9 février le principe d’une deuxième journée d’action interprofessionnelle le 19 mars.


Communiqué commun des 8 syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA
Nouvelle journée d’action interprofessionnelle le 19 mars 2009 !

L’intervention télévisée du Président de la République a été marquée par la force de la mobilisation du 29 janvier. Cependant les organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA considèrent que les réponses apportées jusqu’à présent restent loin des attentes et des exigences portées par la mobilisation du 29 janvier et leur déclaration intersyndicale du 5 janvier.
L’annonce d’une réunion des partenaires sociaux le 18 février avec la formulation d’un certain nombre de pistes constitue un élément important. Mais malgré un changement de ton le Président de la république maintient pour l’essentiel ses orientations en matière de politique économique et sociale.
Les organisations syndicales attendent de la réunion du 18 février que le gouvernement apporte des réponses concrètes et engage les discussions nécessaires à l’ensemble des revendications de la déclaration intersyndicale. Elles attendent également que le patronat prenne ses responsabilités.
C’est pourquoi les organisations syndicales estiment indispensable de maintenir la pression dans l’unité d’action. Elles appellent à poursuivre les actions engagées dans les secteurs professionnels et les entreprises et à prendre toutes les initiatives pour construire les mobilisations nécessaires.
Elles décident d’une nouvelle journée d’action interprofessionnelle le 19 mars. Elles se retrouveront le 23 février pour évaluer les résultats de la réunion du 18 février et préciser le sens, le contenu et les modalités de cette journée sur la base de leur déclaration intersyndicale du 5 janvier ,

Agamemnon