vendredi 30 janvier 2009

Aveugle hier, sourd aujourd'hui...

 

L'Elysée veut "répondre à la crise" après les manifestations

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/01/30/l-elysee-veut-repondre-a-la-crise-apres-les-manifestations_1148318_3224.html

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 30.01.09 | 08h00

Des milliers de manifestants rassemblés place de la Bastille à Paris, le 29 janvier 2009.

Des milliers de manifestants rassemblés place de la Bastille à Paris, le 29 janvier 2009.

Nicolas Sarkozy a confirmé, jeudi 29 janvier, sa volonté de maintenir le dialogue avec les syndicats mais sans la moindre concession à leurs revendications, au soir d'une journée de grève et de manifestations massives. Si le mouvement a rassemblé un à 2,5 millions de personnes dans toute la France, le mouvement reste trop disparate pour déboucher sur une crise de grande ampleur, estime le chef de l'Etat, qui a passé la journée au Palais de l'Elysée où il a enchaîné les réunions.
Dans un communiqué publié en début de soirée, il a réaffirmé que la crise économique suscitait une "inquiétude légitime" et imposait aux pouvoirs publics un "devoir d'écoute" et de "dialogue" mais également "une grande détermination à agir". Il a ainsi déclaré qu'il rencontrerait en février les partenaires sociaux "afin de convenir des réformes à conduire en 2009 et des méthodes pour les mener à bien".
Cette réunion sur l'agenda social "était prévue, elle est simplement confirmée", et portera essentiellement sur le travail et l'emploi "et peut-être la protection sociale", précise l'entourage du chef de l'Etat. Pour le reste, le message reste le même : pas question de faire une pause dans les réformes, ni de mettre en chantier un nouveau plan de relance alors que celui qui a été présenté le 4 décembre 2008 n'est encore que partiellement en vigueur.
Loin du ton provocateur qu'il avait adopté il y a six mois en affirmant devant l'UMP que "désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit", Nicolas Sarkozy s'est abstenu de commenter la participation à la journée de grèves et de manifestations de jeudi. Le président de la République entend "répondre à la crise" et non à la mobilisation de la rue et il n'est pas question pour lui de dévier du cap qu'il s'est fixé, souligne un de ses conseillers. "Il n'est pas question de changer de message en réponse à la manifestation", ajoute ce conseiller.

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a mis en garde le chef de l'Etat contre une multiplication des rendez-vous sans résultat avec les syndicats. "S' il s' agit, comme je crains de le comprendre, de discuter de l' agenda des réformes que le président de la République a dans ses tiroirs, nous serons très largement en décalage avec ce que porte cette journée et la discussion n' ira pas très loin", a-t-il averti sur France 2. "Ce n' est pas la multiplication des rendez-vous qui comptent mais le résultat", a-t-il dit, soulignant la présence dans les cortèges syndicaux de salariés du privé, et même de "petits artisans, patrons ou commerçants".

Martine Aubry, première secrétaire du PS, a "espéré" sur France 2 que Nicolas Sarkozy "ira plus loin" et "prendra en compte l'énorme manifestation" de jeudi.

Les syndicats se retrouvent lundi pour décider des suites à donner à la journée de jeudi. Mais ces prolongements sont pour le moins hypothétiques, tant les divisions syndicales restent profondes malgré l'unité affichée ce 29 janvier