dimanche 14 septembre 2008

Se vendre pour une poignée de pois chiches

 Seconde parution

Pour une poignée de pois chiches, le SNETAA, à deux doigts d’être tout seul à le faire, a signé au printemps avec le Ministre de l’Education Nationale un accord pour l’amputation d’une année de la durée de formation des bacs professionnels et pour la transformation de ce diplôme de spécialisation professionnelle en formation de première qualification.

Il a ainsi permis d’ntroduire un cheval de Troie dans l’enseignement professionnel et dans l’emploi des personnels qui y exercent.

Sans autre forme de contrepartie compréhensible syndicale, d’amélioration de carrière ou de rémunération !

Si ce n’est un recentrage syndical stratégique en faveur d’une meilleure collaboration avec le ministre et d’un appui à la politique qu’il conduit.

Pour appâter les collègues, on les a néanmoins assurés d’une possibilité future d’exercer en BTS.

La chose étant dite, elle pourrait mériter considération :

Notons d’alors, comme le rappelle LAURENT PIAU dans son guide juridique, que le statut des Professeurs de Lycée Professionnel ne prévoit leur affectation statutaire que dans les classes conduisant aux diplômes du CAP, du BEP OU du BACCALAUREAT PROFESSIONNEL.

Aucun emploi budgétaire de PLP ne peut donc statutairement être ouvert en BTS.

Aucun PLP ne peut donc y être nommé et être titulaire de son poste .

Sauf à modifier leur statut, ce qui pourrait aussi conduire, sur la base d’une même modification et pour les mêmes raisons, à les nommer en collège.

On notera que le ministre, qui a d’autres chats à fouetter avec les agrégés et les certifiés, leurs syndicats, les parlementaires, les groupes de pression de toutes natures et l’opinion publique, ne s’est évidemment pas engagé sur ce terrain singulièrement glissant .

Le SNETAA et les autres syndicats signataires non plus !

Mais on peut toujours, bien sûr affecter un enseignant volontaire à titre provisoire sur un poste temporairement vacant dans un corps qui n’est pas le sien.

S’il est d’usage que l’administration demande que l’on fasse l’horaire de service du poste occupé quand celui-ci est supérieur à celui du corps d’origine, la question devient juridiquement et administrativement redoutable, voire impossible d’obtenir d’elle l’inverse quand on n’est pas détaché dans le nouveau corps dans lequel on exerce.

Il est donc clair que le PLP qui accomplit tout ou partie de son service en BTS ne peut juridiquement espérer bénéficier des avantages du corps des certifiés ou de celui des agrégés : horaires bonifiés , indemnités de chaire qui relèvent en outre d’un décret qui n’est pas visé par le statut des PLP…..

Tout est alors question de rapports de besoin ou de force, de complaisance de MR X ou MME Y, d’arrangements bilatéraux oraux...

Un accord en forme de chiffon de papier froissable à tout instant…par exemple par la nomination sur le poste occupé en BTS d’un agrégé ou d’un certifié.

Avec, à la clé, un retour péremptoire sur son établissement avec un service d’origine perdu. !

Il est donc proposé aux PLP de bénéficier d’un nouveau pacte d’ « auxiliariat » avec la considération qui ne lui est pas attachée.

Chacun est ensuite libre, s’il le désire profondément, de jouer sa carrière à la roulette russe .

II faut aussi  noter qu’il n’y a rien de nouveau, dés lors que les PLP volontaires ont toujours pu être appelés à exercer à titre provisoire en BTS …comme en collège d’ailleurs.

A condition que l’inspection générale qui est maître d’œuvre pour l’affectation en BTS, postes à profil, y voit son intérêt!

Le seul élément nouveau étant que désormais, en cas de besoin, l’administration se passera sans doute de leur accord, par exemple pour des compléments de service en BTS ou pour fermer des postes de certifiés ou d’agrégés incomplets !

Une grande avancée sous le soleil d’un accord ministériel !

Qui ne vaut même pas la poignée de pois chiches que certains personnels peu avertis avaient cru obtenir..

Fort de son succès, le ministre vient par courrier privé d' annoncer aux PLP qu’ils allaient voir leur indemnité de professeur principal  prendre de la hauteur!

Question de nourrir l’ambiance .

Celle d’un nouveau grand succès de leur revalorisation.

Une prime majorée de 500.€ PAR AN POUR UN PLP sur dix!

ET une deuxième poignée de pois chiches, une !

AGAMEMNON et AMIS