samedi 13 septembre 2008

la laïcité n' est ni "ouverte", ni "POSITIVE"mais constitutionnelle, réelle et vivante

Dans le déluge médiatique qui entoure la visite papale sous couvert des égards dus à un chef d’état, je ne peux rester coi.

Modeste voix d’un modeste qui ne parvient pas à oublier, après le discours de Latran et à à la lumière du pedigree du pape actuel, que la laïcité est attaquée et en danger dans notre République.

Le président de la République est déjà monté au front, il y a plusieurs mois, pour tenter de l’écorner.

La réaction de l’opinion française l’avait alors contraint à se taire et à écarter discrètement de son cabinet son conseiller en secte et intégrisme.

Nous voilà repartis aujourd’hui pour une laïcité « positive » à laquelle a fait écho une laïcité « ouverte »et papale .

Comme si subitement en France, la laïcité n’était plus constitutionnelle, ce qui en donne un sens précis, débattu et vérifié par la nation depuis des lustres.

Monsieur le Président la laïcité n’est ni « positive » ni « ouverte » mais réelle.

Les français vous l’ont déjà dit !

Mais il n’y a pas, semble t-il, de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !

La laïcité n’est en outre l’apanage d’aucun pays en particulier. Elle n’est ni française ni turque mais valeur universelle.

Elle est refus de confusion, de symbiose ou d’identification entre l’ETAT et une RELIGION de quelque nature qu’elle soit.

Elle est refus de confusion entre le choix privé et le domaine public.

Outil de tolérance, elle est notre rempart contre ce communautarisme, ces découpages ethniques à base religieuse de division et d’exclusion citoyenne et sociale dans lesquels sombrent progressivement et de façon croissante nombre de pays non laïques, des anglosaxons aux islamiques .

En pays laïques, on n’a jamais interdit la foi ou les pratiques religieuses, on n’a pas interdit les mariages mixtes et l’éducation y est une,commune et publique pour tous.

La laïcité n’a nul besoin du recours a des qualificatifs dont la sémantique démontre que l’usage a généralement pour but de déstabiliser, d’affaiblir ou de tordre le sens et la force médiatique du terme principal.

Que le pape, chef d’un état religieux, ne se satisfasse pas que l’église catholique et la majorité de ses fidèles en France acceptent la séparation de l’église et de l’état et se reconnaissent dans les valeurs, les règles et les pratiques de la laïcité de notre République n’a rien de surprenant.

Mieux, en évoquant la laïcité le pape est en fait dans son rôle et à l’offensive pour l’amputer

Pour lui une laïcité « ouverte » se doit d’être une laïcité mutilée

Il est donc redoutablement habile de sa part, dans ces conditions, d’user du terme de laïcité.

Mais que dans la foulée médiatique, BERNADETTE CHIRAC, avec un poil d’émotion, déclare publiquement qu’il n’y a jamais eu autant de catholiques pratiquants dans le gouvernement français étonne ou détone .

Le propos pourrait inquiéter si, témoignage particulier de laïcité, cette docte assemblée ne comptait une musulmane parmi ses membres.

.Imagine t-on par exemple une telle expression de la diversité nationale en république catholique d’Irlande du NORD ?

Que pour évoquer les aspects bénéfiques de la Laïcité dans l’élaboration du creuset citoyen national français, le Président de la République en souligne les dimensions positives, il n’y a que du bien dans un tel débat.

Et il est dans son devoir d’en faire état .

Mais évoquer la laïcité « positive», c’est vouloir donner à penser qu’il y en a plusieurs, toutes constitutionnelles.

Non M SARKOSY, la laïcité est comme la république dont elle est l’un des piliers ; une et indivisible

Mais surtout, ne vous en déplaise, bien vivante et bien réelle.

Les français la veulent ainsi.

B.PABOT