dimanche 8 mars 2009

CAP sur le 19 mars

lu sur le site "courrier des maires de France"
http://www.courrierdesmaires.fr/actualite/france-dialogue-de-sourds-entre-gouvernement-et-syndicats-de-la-fonction-publique-9718.html#
Fonction publique
Dialogue de sourds entre gouvernement et syndicats de la fonction publique

Le gouvernement et les syndicats de fonctionnaires s'installent dans un dialogue de sourds, avec des positions irréconciliables sur le gel des effectifs, les salaires et le projet de loi gouvernemental sur la mobilité des agents publics.

Le 3 mars 2009, une rencontre multilatérale entre tous les syndicats et le ministre de la Fonction publique Eric Woerth et son secrétaire d'Etat André Santini, clôturant une semaine de négociations bilatérales, a tourné court. D'un côté les syndicats dénoncent "l'inflexibilité" du gouvernement, de l'autre côté les ministres estiment que les revendications syndicales sont une "mauvaise réponse" à la crise.
« On attendait un gel des suppressions d'emploi pour 2009, une augmentation du pouvoir d'achat pour tous et un arrêt des réformes et on n'a rien", a regretté Anne Balthazar (FO). Les syndicats ont aussitôt appelé les fonctionnaires à manifester "massivement" lors de la journée nationale d'actions du 19 mars, seul moyen, selon eux, de "forcer la main" du gouvernement.

MM. Woerth et Santini ont pour leur part indiqué qu'ils maintenaient le cap et poursuivaient leur politique. Depuis plus d'un an, gouvernement et syndicats s'opposent sur la réforme de l'Etat, qui consiste à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, soit environ 30.000 postes en moins par an jusqu'en 2011.
A l'exception des fonctions publiques hospitalière et territoriale et une suspension annoncée en 2010 et 2011 dans l'enseignement supérieur, les autres secteurs sont concernés. "Les non-remplacements de la moitié des départs à la retraite sont la conséquence d'une modernisation de l'ensemble de l'administration qu'il est impératif de continuer", martèle M. Woerth.
Pour les syndicats, dans le contexte actuel de crise, il faut un moratoire sur ces réductions d'effectifs qui "font des fonctionnaires une variable d'ajustement", selon Jean-Michel Nathanson (Solidaires).

Les désaccords portent aussi sur la rémunération. Les syndicats réclament une revalorisation "immédiate et importante" du point d'indice, base de calcul des salaires des fonctionnaires. Le gouvernement, lui, maintient la hausse de 0,8% (+0,5% en juillet et +0,3% en octobre) décidée l'été dernier en soulignant que le recul de l'inflation de 0,4% cette année fera progresser le pouvoir d'achat.
"C'est faire l'impasse du passif accumulé depuis janvier 2000", déplore Gérard Aschieri (FSU). Les syndicats avancent que les fonctionnaires ont perdu 9 points de pouvoir d'achat depuis 2000. MM. Woerth et Santini explorent par ailleurs l'idée d'un "intéressement collectif" pour les services "méritants" qui viendra s'ajouter à une prime individuelle. "Nous continuerons les réformes de structure, par des fusions de corps, par extension de la rémunération au mérite", souligne André Santini.

Dernier point d'achoppement : le projet de loi sur la mobilité qui facilite le passage d'un agent d'un service à un autre ou du public vers le privé. Les syndicats demandent son retrait pur et simple, tandis que le gouvernement souhaite un débat à l'Assemblée nationale au printemps.