mercredi 12 décembre 2007

Vers un démantèlement du lycée professionnel et du corps des PLP avec à la clé des suppressions massives d'emplois?

Alors que la quasi totalité des organisations syndicales d' enseignants de lycée professionnel se démarquent avec force de l' offensive du Ministre de l'Education pour un développement à la hussarde de BACS PROFESSIONNELS EN TROIS ANS,initiative marquée au sceau de l' expérimentation pour en masquer l' illégitimité,le Bureau  Nationa du SNETAA a adopté hier un texte de négociation dont le contenu sur le fond comme sur la forme n' est pas sans surprendre fortement.

Et je ne dois pas être le seul dans ce jugement puisque certains leaders historiques  de l' organisation, les secrétaires académiques de Bordeaux, Lille, Strasbourg Toulouse, s'y seraient opposés.

Le leader de l' académie de Montpellier aurait pour sa part manifesté sa réserve voire son opprobre en gelant son vote.

Les conséquences de ce texte vont être lourdes et néfastes pour les personnels et les établissements.

L' analyse au fond en sera faite ici ultérieurement.

Certaines cartes pourraient être d'ores et déjà   distribuées.

Comment comprendre  en effet  que la direction  SNETAA ait, dit-on, été  reçu hier toute seule par le ministre, alors que les autres organisations auraient été entendues ensemble quelques heures auparavant?

Pour rompre le pain?

Bernard PABOT

 

TEXTE ADOPTE PAR LE BN DU SNETAA LE 11 12 2007

 

"En scolarisant environ 30% des lycéens, l' enseignement professionnel démontre qu'il est une voie de réussite à part entière aux côtes des voies générale et technologique.

Il contribue ainsi à la réalisation des objectifs fixés par la loi d' orientation sur l' avenir de l'Ecole du 23 avril 2005 : aucun jeune ne doit sortir du système scolaire sans une qualification minimale de niveau V et 80% d'une génération doit atteindre le niveau IV.

L' enseignement professionnel participe a la lutte contre les sorties sans qualification dans une perspective de formation et d' insertion professionnelles.

Toutefois, les données les plus récentes font apparaître que l'Ecole ne parvient pas à faire réussir tous les élèves. C' est ainsi que chaque année 160. 000 jeunes sortent encore du système scolaire sans qualification.

La lutte contre l'échec scolaire et contre les sorties sans qualification apparaît donc comme une priorité qui doit rencontrer un large consensus.

Parallèlement la création des baccalauréats professionnels en 1985 a permis l'augmentation significative des taux d'accès au niveau IV de formation, contribuant à la société de la connaissance et aux besoins en emplois qualifies des branches professionnelles. Pour répondre aux objectifs de qualification fixés par la nation, cette augmentation doit s'amplifier.

Cette reforme d'envergure doit permettre d'augmenter l'attractivité de l'ensemble des lycées professionnels et d'offrir au corps des Professeurs de lycée professionnel des perspectives ambitieuses répondant à la réforme des baccalauréats professionnels en trois ans.

Les signataires décident d'engager des discussions en s'appuyant sur les principes suivants :

- la voie professionnelle doit participer à l'augmentation du niveau de qualification.

- la spécificité de l'enseignement professionnel qui vise prioritairement à l'insertion
professionnelle des jeunes doit être confortée

-l'enseignement professionnel doit pouvoir proposer des cursus de scolarité permettant la qualification au niveau V (CAP/BEP), au niveau IV (bac pro 3) et la perspective de qualification au niveau III (BTS)

Sur le fondement de ces principes, le Ministre de l'Education Nationale et le syndicat conviennent d'un programme portant sur les modalités future^de-na mise en œuvre de la réforme des baccalauréats professionnels en trois ans à la rentrée.

Le travail en commun, qui permettra d'organiser la transition de l'enseignement professionnel et en particulier celle des baccalauréats professionnels en 4 ans se concentrera entre autres sur :

- la place et le statut des diplômes de niveau V afin oe renforcer leur capacité d'insertion dans l'emploi et la reconnaissance réelle par les branches professionnelles

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- la détermination de passerelles entre les formations de niveau V et les formations de niveau IV

- l'organisation de la scolarité et les modalités pédagogiques des baccalauréats professionnels en 3 ans selon les publics

-l'évolution de l'enseignement professionnel pour qu'il accueille des publics diversifiés dans le but d'augmenter les niveaux de qualification

- la mise en place de parcours diversifiés dans le cadre de l'article 34 de la loi d'orientation.

Dans cette perspective, l'année 2008 sera mise à profit pour préparer la réforme dans les académies et permettre notamment :

- d'affiner les projets au regard des besoins propres à chaque champ d'activité professionnelle

- de conduire des concertations pour assurer les meilleures conditions d'implantation des sections

- d'élargir les expérimentations et les évaluer

Les travaux trouveront un prolongement dans le cadre des réunions des commissions professionnelles consultatives."

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