La commission ATTALI a remis hier ses 316 propositions au Président de la République.
Elles sont présentées comme « un tout » devant être appliqué intégralement « ‘tambour battant ».Elles sont donc, pour les confirmer, accompagnées d’un planning de mise en place.
Fait sans précédent le rapport établi sur une demande publique n’est pas accessible directement au public.
Les droits protégés de diffusion ont été en effet confiés à un éditeur privé. Celui ci vient, sans tarder, de mettre en justice un grand hebdomadaire pour avoir osé diffusé le rapport en ligne sur Internet.
Le rapport apparaît comme un brûlot d’inspiration sociale-libérale.
Il semble donc que sa discussion et la préparation de ses suites publiques entendait être orchestrée sous le manteau et être limités aux cénacle du SARKOSYSME et des proches des pouvoirs dirigeants.
D’ores et déjà, des députés de la formation politique du Président s’en sont offusqués en dénonçant un processus qui aurait tendance à les transformer en « godillots » de la Présidence.
On peut aussi se demander qui, d’ATTALI ou de Nicolas SARKOSY est réellement à l’origine des propositions émises, d’autant plus que certaines ont déjà fait l’objet d’applications, telle par exemple celle sur la possibilité de rompre à l’amiable le contrat de travail ou celle sur les « internats Educatifs ».
Nous sommes et nous restons dans le médiatique et la politique spectacle !
La demande de la commission ATTALI
« Conduire la réforme tambour battant
Avant de se lancer dans l’action, il ne faut pas que la main
tremble. Le pouvoir politique sait que les Français veulent la
réforme, qu’ils croient en la réforme si elle est socialement juste
et économiquement efficace, et qu’ils attendent qu’elle soit
conduite tambour battant.
Elle ne peut aboutir que si le président de la République et le
Premier ministre approuvent pleinement les conclusions de ce
rapport, le soutiennent publiquement, dès maintenant, personnellement et durablement, en fixant à chaque ministre des
missions précises.
L’essentiel de ces réformes devra donc être engagé, selon
le calendrier proposé à la fin de ce rapport, entre avril 2008 et
juin 2009. Elles devront ensuite être poursuivies avec ténacité,
pendant plusieurs mandats, quelles que soient les majorités. ».
Premiers chantiers examinés par POINT DE VUE
ENSEIGNEMENT
Soulignant la dépense par élève dans le second degré ,8810€, en croissance de 60% depuis 1980(faible !),le rapport relève des résultats « décevants », et parmi eux le score de 17 % des jeunes qui quittent l’enseignement sans avoir ni Certificat d’aptitude professionnelle (CAP), ni Brevet d’études professionnelles(BEP), ni baccalauréat.
Il juge que
« Le temps est venu de modifier les modes d’éducation, d’orientationet de promotion au sein de la société ».
Il estime que « La préoccupation du résultat (qui n’est autre que la réussite de tous les élèves) doitaujourd’hui primer sur la simple exigence de moyens »et que « La France peut faire beaucoup mieux avec les mêmes moyens ».
Il suggère d’alléger les rythmes scolaires : « grandes vacances moins longues, journées plus courtes et plus légères ».
Il propose notamment :
1 De repenser le socle commun des connaissances pour y ajouter le
travail en groupe, l’anglais, l’informatique et l’économie
_ 2D’accorder plus d’autonomie aux établissements primaires et secondaires en les autorisant à recruter leurs enseignants dans »une liste de recrutement national ».
3 D’ Évaluer les professeurs sur leur capacité à faire progresser tous les élèvesI
« Elle doit aussi reposer sur une évaluation de leur pédagogie
par leurs élèves, sur leur capacité à faire progresser chacun et
sur la prise en compte des résultats scolaires ultérieurs ».
4 De permettre aux parents de choisir librement le lieu de scolarisationde leurs enfants. « Il faut donc permettre, dans un premier temps, unibre choix total de l’établissement par les parents et les élèves, quipourront tenir compte de l’évaluation publique des établissements ».
Attali y ajoute le scandaleux Chèque -Education, fer de lance du libéralisme et du démantèlement de l’école publique :
« Des « droits à l’école » seront attribués à chaque enfant et utilisables dans toutes les écoles : ce dispositif permettra d’établir une véritable liberté de choix, pour que chacun puisse bénéficier dans son voisinage d’écoles publiques et privées conventionnées. En pratique, l’Étataffectera aux parents une somme d’argent par élève. Chaque parentpourra l’utiliser dans un établissement public ou privé de son choix.
Le conventionnement des écoles privées devra être très strict sur la nature des enseignements et le respect des valeurs de la République.
Les parents pourront ainsi bénéficier d’une totale liberté de choix de l’établissement et profiteront de ce financement quel que soit leur choix ».
5De refonder l’information sur l’orientation sur les carrières et
prendre davantage en compte les aptitudes non académiques.
6_De développer les stages en entreprises(collège).
7De mettre en place au collège un service civique hebdomadaire.
« Il convient donc d’éveiller les élèves au travail associatif à travers la mise en place au collège d’« après-midi de service civique ». Ces
demi-journées prévoiront par exemple des activités de soutien aux
personnes âgées isolées, aux handicapés ou à d’autres personnes en
difficulté ; de tutorat à l’égard des plus jeunes, ou encore la participation à l’entretien des forêts, à la réhabilitation des vieux logements.
L’ensemble de ce qui précède suppose un allègement substantiel
de la pression exercée par les services déconcentrés de l’Éducation
nationale pour faire respecter les programmes actuels et les
cursus. Cela suppose aussi qu’une plus grande autonomie soit
laissée aux directeurs d’établissement pour l’organisation des
emplois du temps et pour la mise en place de telles initiatives. ».
Apprentissage :
1Étendre le modèle de l’alternance à tous les niveaux de formation.
« Les formations en alternance, qui procèdent de l’apprentissage,
représentent environ le quart de la dépense de la nation consacrée
à la formation continue et à l’apprentissage…..
Il faut les étendre à tous les niveaux de formation pour
mieux adapter formation et emploi. ».
2 _ Inciter les partenaires sociaux à revaloriser la rémunération des
apprentis (qui varie actuellement de 25 % du Smic pour les 16-17
ans à 78 % pour les apprentis de 3e année âgés de plus de 20 ans).
3 Relever d’ici 2012 la part de la taxe d’apprentissage effectivement
réservée à la formation par alternance, de 52 % à 70 %,
tout en incitant les structures d’enseignement professionnel à
rechercher d’autres sources de financement.
4_ Poursuivre la rationalisation de la collecte de la taxe d’apprentissage,
éclatée entre 140 Organismes collecteurs de la taxe
d’apprentissage (les OCTA) en moins de 20 organismes, ainsi
que cela a été amorcé avec succès pour les organismes collecteurs
des financements de la formation continue (les OPCA).
5 Échanger les bonnes pratiques entre entreprises, par exemple
les stages professionnalisants encadrés par un tuteur et devant
déboucher sur un contrat à durée indéterminée » ;
6_ Mettre en place des écoles de la deuxième chance, notamment par
la méthode du e-learning et par la mobilisation de tuteurs recrutés
parmi les seniors ou jeunes retraités.
Nicolas SARKOSY à déjà donné dans la presse son accord aux propositions notamment sur l’école e ses reserves sur deux dossirs non évoqués ici.(suppression des départements et principe legislatif de précaution ;
Tout donne à penser que la plupart des propositions ci dessus seront retenues ;
Elles heurtent de plein fouet les mandats et analyses du SNETAA ;
Mais ,après la signature du protocole sur le bac pro parla direction du SNETAA, on peut s’interroger su les tentations qui pourraient être les siennes vers de nouvelles aventures, si n’est vers de nouveaux errements.
Pour comprendre l’actualité:
Contre -expertise au rapport ATTALI
Rapport Attali. Sarkozy adhère à l’essentiel
Plus un problème pour la droite que pour la gauche